Salutatous.
Bon, on en était aux déboires de la Finlande face à l'expansionnisme de l'Union Soviétique.
Les batailles du petit « poucet finlandais contre l’ogre soviétique »I - La guerre d’hiver du 30 novembre 1939 au 13 Mars 1940:Faisant suite aux accords de Munich, par lesquels la France et la Grande Bretagne "permettent" à Adolf Hitler d’annexer une partie des Sudètes dans l'espoir d'éviter la guerre, ce dernier signe un pacte secret de non-agression et d’assistance mutuelle avec Joseph Staline, qui décide à son tour de l'imiter en annexant une partie du territoire finlandais.
Ainsi, le 30 novembre 1939, sans déclaration de guerre, l’Union Soviétique attaque la Finlande : c’est la
« guerre d’hiver » qui va durer 105 jours.
Je ne ferai pas ici l'inventaire de tous les "tagazous" hétéroclites qu'ils ont pu obtenir (tant bien que mal), mais voici les principaux.
Avant les hostilités, les britanniques leur ont livré des avions désuets destinés à l'entrainement
ici, un Gloster Gamecoks,
avions toujours utilisés en 1942 comme ce Mk IV A en version hiver,
et d'autres biplans d'occasion, tout aussi dépassés comme ce Bristol Bulldog (l'avion qui coûta ses jambes à Douglas Bader)
ou des Bristol Gauntlet
et des Gloster Gladiator MkII, seuls chasseurs biplans en capacité d'engager un combat aérien.
Ils obtiennent aussi quelques bombardiers Bristol Blenheim Mk I
des Westland Lyzander
et quelques rares Hawker Hurricane MkI
Avant la débâcle, la France avait livré des Morane Saulnier MS 406
Ainsi, les 38 Fokker D-21 à moteur Mercury disponibles vont être largement mis à contribution.
C’est sous l’impulsion d’un officier de génie, Gustav Eka Magnusson, que les aviateurs finlandais - dont la réputation d’excellents pilotes est reconnue par tous - vont tirer le meilleur parti de l’avion face aux Mig 3, Lag, I-16, I-153 et DB russes.
6 mois avant son décès, le 4 Juin 1993, il est élevé au rang de Major Général.
« Frappe et fuis »Magnusson applique un programme d’entrainement intensif et choisit avec succès une stratégie d’emploi adaptée aux capacités de l’avion.
Il écarte les « dog fight » au profit d’un concept qu’il met au point avec ses pilotes, qui sera repris par d'autres armées de l'Air et prendra le nom de « hit and run » (que l’on peut traduire étymologiquement par « frappe et fuis »).
Dans le Pacifique, il sera utilisé un peu plus tard et avec succès par les pilotes de l’US Navy contre les zéros japonais beaucoup plus manœuvrant que leurs propres intercepteurs.
Il peut se résumer ainsi : voler plus haut, plonger, tirer, s’enfuir avec le gain de vitesse acquis, remonter et si possible recommencer.
Dans le courant du premier mois, le D-21 vient à bout d’une cinquantaine d’avions à étoiles rouges, contre la perte d’un seul Fokker D-21 (le FR-111), ce qui est remarquable.
A l’issue de ce premier engagement national, en
2475 missions, l’avion est crédité de
127 victoires aériennes (dont plus de 100 bombardiers abattus), partagées par
41 pilotes (sources Peter de Jong - Lela Presse).
Au final, pourvue de moyens dérisoires, mais animée d’un courage et d’une détermination exemplaires, la « petite Finlande » réussit à contenir « l’ogre soviétique ».
Mais elle est finalement contrainte à un armistice qui met temporairement fin au conflit.
Hélas, elle ne parvient pas à récupérer ses terres et se retrouve amputée d’un territoire national de près de
42000 km², dont une grande partie frontalière et fortement stratégique, ce qui provoque
l’exode de 450 000 personnes qui refusent la citoyenneté russe (soit presque 12% de la population !).
II - La guerre dite de continuation du 25 juin 1941 au 5 septembre 1944:Le mois de septembre 1939 est frappé d’infamie pour les dictateurs allemand et russe !
A la suite de leur accord secret intitulé ''traité d'amitié et de frontière'', ils envahissent et se partagent la Pologne, qui va être systématiquement mise à feu et à sang, ce qui précipitera le monde dans le second conflit mondial.
La France et l’Angleterre qui ont prévenu qu’ils déclareraient la guerre à l’Allemagne en cas d’envahissement de la Pologne tergiversent et ne s’entendent pas pour une déclaration commune.
Las des discutions stériles, il faudra que le « lion » Winston Churchill déclare seul la guerre à Hitler, le 3 septembre 1939, pour que le gouvernement français finisse par lui emboiter le pas quelques heures plus tard !
Attitude de frilosité sans équivoque qui laisse prévoir ce qui va suivre en France avec la signature de l’armistice par Philippe Pétain le 22 juin 1940 et la livraison du pays aux Nazis.
Joseph Staline donne l’ordre à la police politique de l'Union soviétique (le NKVD), d’exécuter tous les officiers et sous-officiers polonais prisonniers.
Lorsque le grand charnier est découvert dans la forêt de Katyń au printemps 1940,
il n’hésite pas à faire porter le chapeau à son « ex ami Hitler » qui n’est d’ailleurs pas en reste en matière de charniers !
Ce n’est que bien plus tard, alors même que la vérité est déjà bien connue des alliés et que" l’achat de la paix sociale" avec le dictateur Staline n’est plus d’actualité, après sa mort et en pleine « guerre froide », que les commissions d’enquête internationales rétablissent la vérité.
Mais pour la Finlande, tout n’est pas fini car Hitler rompt unilatéralement le pacte de non-agression germano-soviétique et sans déclaration de guerre, il envahit l’URSS le 22 Juin 1941.
C’est l’opération Barbarossa.
C’est aussi pour les finlandais le début d’un nouveau conflit qui prend le nom de « guerre de continuation ».
Pendant la trève entre les deux conflits, la Finlande a cherché à acquérir d'autres avions plus modernes.
Les britanniques refusent à présent de leur vendre du matériel militaire, ce qui serait très mal vu par "le nouvel allié Staline"!
Malgré l'embargo décrété par les Etats Unis vers les pays en guerre, la Finlande réussit à obtenir un avion que personne n'apprécie et qui, entre les mains de ses pilotes, va se révéler comme un fantastique outil de combat, très apprécié.
Il s'agit du Brewster Buffalo BW-239.
Gustav Eka Magnusson grimpant dans le cockpit d'un Buffalo
L’Allemagne, jusqu’alors réticente à aider les Finlandais, lui propose soudainement de lui céder des avions issus des prises de guerre en France (Curtiss H75, Morane Saulnier MS 406 et 410) et d’assurer la vente, la formation et l’assistance technique de matériel et d’avions allemands (Fiesler Storch, Focke Wulf 44, Junker 88, Dornier 17, Messerschmitt 109 G2, G4 et plus tard G6…) en échange de bases terrestres sur le sol national.
Les finlandais donnent leur accord dans l’unique but de reconquérir ses territoires annexés, mais n'acceptent pas l’alliance proposée par l’Allemagne nazie au profit d’un accord de partenariat pour attaquer l'Union Soviétique.
Malgré l’insistance de Hitler, ils refusent catégoriquement de participer au blocus de Léningrad par le Lac Ladoga, qui fera 4 millions de morts de faim et de maladie dans la population civile.
Il ne faut pas perdre de vue que la Finlande est en état de légitime défense.
Elle se contente de concentrer les combats sur ou à proximité immédiate de ses territoires dérobés et de tenter d'empêcher d'en perdre encore.
Les finlandais « n’envahissent personne », ce qui fait une grosse différence avec les allemands.
Cette sage décision leur sera bénéfique à la fin du conflit.
à suivre...