Il semblerait que je sois moins productif ces derniers temps. Que nenni. Entre les articles pour Cocardes et le projet maquécole, il est vrai que le post « l’année Airfix » est légèrement tombé en désuétude. Essayons de nous recentrer un peu.
Trois de mes élèves avaient choisi le Wildcat dont les formes rondelettes me rappelaient celles que je j’avais si difficilement perdues durant cette année…Bref, l’envie me vint d’en faire un. Cela tombait assez bien puisque j’en avais un.
Encore un New tool qui décoiffe de la part d’Airfix, le tout à un tel prix que même en acquérant la planche Eduard (SS538) et la planche Print Scale (72-066), Wildcat and Martlet Aces, on n’éveille même pas l’attention de madame pourtant sournoisement aux aguets des dépenses inutiles.
Allez donc, une jolie maquette qu’un débutant pourra monter à loisir sans trop de difficultés (voir maquécole).
Toujours dans la quête de la cradouille, l’avion sera l’un de ceux qui furent basés sur Henderson Field à Guadalcanal. Internet fournit un certain nombre d’exemples montrant des appareils loin des standards des porte-avions d’alors…
Autrement dit, un sacré terrain d’exercice…
Bon, alors attention, ça va aller vite.
J'avoue avoir débuté cette maquette le 15 juin dernier. Et voilà ce que j'ai pu faire :
Tout d'abord, comme à son habitude, Airfix livre un modèle de qualité avec de nombreux détails. Comme je l'ai dit, j'ai acquis la planche Eduard dédiée, plus par flemme que par nécessité...
Pour ne pas s'ennuyer tellement le montage est pépère, j'ai réfléchi à ce que je pouvais ouvrir sans casser la ligne de l'avion tant je n'aime guère les ailes repliées qui, au final, cachent tout ce que l'on aurait pu faire, cockpit compris.
En l’occurrence, la trappe de réservoir d'huile placée juste devant le pare-brise sera ouverte, la trappe radio le sera aussi et enfin le logement du canot de sauvetage montrera le dit canot replié. Nous dirons que ce sera le minimum vital...
Le cockpit est préparé. Inutile d'y passer des heures en explication puisque c'est tellement facile que cela pourrait en paraître saoulant. Même la photodécoupe, c'est dire...
Par contre, les ouvertures sont pratiquées dans le fuselage aux endroits déjà indiqués et les parois sont affinées ce qui nécessitent un minimum de soin. Un morceau de résine de récupération suffira à jouer le rôle du réservoir dans lequel vient se placer un morceau de coton-tige étiré pour l'orifice de remplissage. J'ai cloisonné le compartiment radio et placé des morceaux encore de résine récupérés.
L'intérieur est peint en noir puis le vert intérieur (Gunze H58) avec une pointe de jaune pour le réveiller un peu. Pas de zénithale cette fois-ci. Le centre des panneaux sont bien vert alors que les marges, elles, sont plus diffuses. l'impression de volume ressort toute seule. A l'échelle, on ne va pas pinailler, hein ? Avec un morceau de mousse, je tapote quelques tâches de vert foncé.
Il faut penser au train qui va prendre de la place et surtout peindre l'endroit en y ajoutant quelques durits et un ressort au centre du système de rétractation. Je l'ai vu sur une photo. Pour se faire, on enroule un fil de cuivre autour d'un morceau d'étiré et c'est tout. Ce sera le même principe pour obtenir des boucles, à l'occasion...
Le tout est peint en un blanc cassé rehaussé d'un jus de noir.
Le moteur reçoit le système d'allumage. Il est peint de noir, brossé d'alu et les fils sont couleurs rouille ce qui fait bien ressortir l'ensemble.
Et un peu de photos.
Le canot de sauvetage est en Milliput, un produit bi-composant dont je me sers pour ce genre de confection, voire pour les figurines. C'est comme du feuilleté, on roule pour aplatir et on plie gentiment jusqu'à obtention de ce que l'on désire.
La mise en croix : aucun souci. Même pas de mastic. Tout juste un peu de cyano presque pour le principe. Les ailerons sont braqués à virer et la profondeur, pareil mais à piquer. Quant au gouvernail de direction, Airfix le livrant déjà séparé, on peut faire ce que l'on veut.
Sur chaque côté du fuselage, un peu en avant du pare-brise, la trappe qui ressemble un peu à un rectangle taillé en biseau sur la partie basse, est bien mal reproduite. On n'a pas l'impression d'avoir affaire à une porte mais à une surépaisseur maladroite. Je les ai supprimées et remplacées par du scotch alu autocollant.
Vient ensuite le moment de la peinture. J'ai choisi un appareil servant sur Guadalcanal en 1943. Celui-ci appartenait à la VF-11 sur lequel volait le Lt JG William Leonard
On le voit ici décollé du Yorktown durant la bataille de Midway.
Né en 1916, Bill Leonard s'engage dans la Navy comme Enseign le 2 juin 1938. Il sert tout d'abord sur des navires de guerre et cuirassés avant d'entamer son entraînement de pilote. Après avoir obtenu ses ailes, il est affecté à la VF 42 sur le Ranger puis sur le Yorktown avec la VF 3. Au début du mois de mai 1942, juste avant la bataille de Coral Sea puis de Midway, il totalise 635 heures de vol. Pour sa participation à ces deux campagnes, il recevra 2 Navy Cross et 2 Air Medal.
En août 1942, il est affecté à la VF 11 et servira comme officier des opérations, notamment à Guadalcanal en 1943. Il participera notamment à la Campagne de Munda et de Rendova. Entre novembre 1944 et novembre 1945, il est officier des opérations à l'état major de la Task Force 38. A partir de décembre 1945 et jusqu'en 1948, il sert comme pilote d'essais à Patuxent River avant de prendre le commandement de la VF 171, l'une des premières unités embarquée équipée de Jet. Il occupera plusieurs postes de commandement et sera promu Vice Amiral le 1 juin 1965. Il se retire de la Navy en 1971.(tiré de "Ciel de gloire", en suivant ce lien : Bill Leonard
Un gars, somme toute, assez aventureux...
L'intrados de l'avion sera gris clair. Quelque chose qu s'approche du Federal Standard 36 440 Flat Gull Grey. Le centre des panneaux est "blanchi" et le tout fondu pour homogénéiser.
L'extrados ressemble, quant à lui, a un sandwich américain.
L'emplanture des ailes ainsi que quelques endroits stratégiques sont recouverts d'alu. Un coup de mousse enduite de Maskol. Zou, je repasse un coup de zinc chromate, genre vert intérieur avec une grosse pointe de jaune. Et re-Maskol. J'en termine avec un mélange approchant du FS 35 189 Flat Non Specular Blue Grey. Il est composé de 18 gouttes de H53 neutral grey (Gunze), de 4 gouttes de H42 blue grey auxquels j'ajoute 20 gouttes de diluant.
Pour l'éclaircir : dans 24 gouttes de diluant, je mets 15 gouttes de H53, 4 de H42 et 6 de H11 blanc. Enfin, pour fondre le tout, dans 20 gouttes de diluant, je mets 9 gouttes de H53 et 3 de H42.
Ouf...
Il reste ensuite à vernir au Klir l'ensemble de l'avion et à appliquer les décalcomanies qui seront assouplies avec les habituels Microsol et Microset.
A nouveau du Klir.
Puis vient la patine et, ayant trouvé quelques clichés en montrant des pas piqués des haricots, je me suis lâché. Toute la batterie y passe : jus à l'huile terre de Sienne d'ombre brûlées variant avec du rajout de blanc, panneaux repris aux crayons aquarellables ainsi que les cocardes et finitions aux feutres Stabilos de couleur bleu, gris, noir, voire vert. Des voiles de noir super dilués viendront ternir le blanc des cocardes et accentuer les traînées faite aux Stabilos.
Le passage au vernis mat se fait avec le Prince August très dilué afin d'éviter des voiles blanchâtres si l'on a tendance à trop charger en vernis.
Il ne restera plus qu'à placer les trappes ouvertes et refaites en alu de bouteille, les feux de positions aux extrémités des ailes ainsi que sur le dos de l'avion, le tube pitot, le mat d'antenne, les mitrailleuses en coton-tige étiré et la crosse d'appontage.
En cours de route, j'ai trouvé l'hélice très moyenne. Toc, second défaut. Enquête. Il en existe chez un fabricant hongrois, SBS Model (72041) avec les roues. Hop, commande et réception, le tout en une semaine chrono...Adopté.
Bon, les roues Airfix sont aussi bien mais puisque l'on a celle de SBS, je les place itou.
La cerise qui caractérisera cet avion vient d'une idée qui m'est venu en regardant une composition de notre Romain Hugault national. L'image. Un P-38 devant lequel un mécanicien prépare une espèce de bolide bricolé à partir d'un réservoir d'essence. La Pin-up s'appuie l'air de rien sur le pneu arrière en regardant le lecteur. Ouh, j'en ai froid dans le dos, enfin, plus précisément, non, j'arrête...
On peut imaginer qu'entre les bombardements et les combats divers, les mécanos s'amusaient à construire ce genre de chose tout aussi dangereux que la guerre j'imagine. Je sais, cela peut paraître incongru surtout à Guadalcanal. L'idée m'a plu et ne m'a pas paru choquante quant au devoir de mémoire...Et puis, à la limite, ça n'engage que moi, n'est-ce-pas...
Objectif : fabrique dudit bolide et, si j'en ai le courage, du mécanicien et de la Pin-up. Pour les deux derniers, ce n'est pas du tout gagné et rien n'est moins sûr...
Je trouve un vieux réservoir dans la boîte à rabiot et, à l'aide de tous les ingrédients habituels, l'engin prends forme (euh, l'engin, le véhicule quoi !!). Les roues seront des récupération de l'horreur qu'était la jeep Academy que j'avais gardé par acquis de conscience et n'aimant pas jeté...
L'intérieur du réservoir est peint en alu Prince August avec du jus noir qui vient salir tout cela et faire ressortir un peu les détails. L'extérieur est recouvert de Rub'n'Buff bien clinquant.
Le tout est bien avancé. Reste le socle. Une base ronde avec du Plastiroc et recouvert de pastel taillé et réduit en poudre collé à la colle à bois. Peinture simple. Un marron très clair en base recouvert d'un autre un poil plus foncé. Enfin, repique des plus gros morceaux de pastel en blanc.
La suite, bientôt.
Philippe