P-47 D Razorback Trumpeter 1/32 - 2ème vie!

Salutatous,

Après une absence sur le forum, me revoilà!

Dans le cadre de mon projet de grand diorama intitulé Eté 44 en Normandie, prévu sur 5 modules et commencé en janvier 2019 (voir ou revoir les deux premiers achevés), je m'attaque à la reprise du deuxième P-47 initialement prévu.


A l’origine, cette maquette faisait partie d’un ensemble de six P-47 Razorback réunis dans un grand diorama réalisé en commun il y a une quinzaine d’années par les membres de l’Amicale M.A.O.










Il s’agissait de représenter des avions du 5th ERS (Emergency Rescue Squadron) récupérés dans les stocks  « War Weary » ( las de guerre ), stockés à Boxted et destinés à la casse.

Ils bénéficièrent d’une deuxième vie en remplissant les missions de recherche et secours des équipages crashés dans la manche au retour de leurs missions de bombardement.






Parmi ces maquettes, celui choisi pour le commandant du groupe, le Major Robert P. Gerhardt, était l’antique Revell Vintage apparu en 1968






Sa mise à niveau a nécessité un laborieux mais fructueux reconditionnement en scratch!  









Sur certaines photos post débarquement, on remarque des verrières de type « Malcolm Hood » créées par les Britanniques au bénéfice de leurs P-51B « bird cage » que les américains ont adopté et dont quelques "Razorback" ont bénéficié après modifications effectuées sur zone.

Le 5F-A du Major en a été pourvu.
Photos vraisemblablement prises à Boxted à l'automne 1944.









Avec l’arrivée en masse des avions à verrière en bulle (bubble), rares sont les  « Jug » qui ont bénéficié de cette modification.
...mais il y en avait au moins un autre au sein du 5th ERS !

Le 5F-R en robe alu






en voilà deux autres










Les cinq autres maquettes de ce diorama collectif d’exception étaient les excellentes boîtes de Trumpeter (ou de Redux c'est le même moulage), nouvellement arrivées sur le marché.

Deuxième vie !

Alex, le « papa » de la fraiseuse numérique évoquée dans l’étude du Polikarpov PO2 en scratch, « faisait partie de l’escadrille » et il m’a aimablement cédé son P-47 afin de l’intégrer dans mon projet de diorama « Juillet 44 en Normandie ».





Après quelques recherches, j’ai choisi de représenter un P-47D-15-RE sorti des chaînes de fabrication de l’usine de Farmingdale, état de New York.

Il est codé LH-Q, serial number 42-76141 et attribué au capitaine Dewey Newhart, commandant du 350 th F.S. (353 F.G.).

Dewey (Danny) NEWHART à Boxted en mai 1944





Photo de groupe avec son escadrille





J’ai remarqué que certaines vues d’artiste le représente parfois par erreur avec un O ou un D.

Cette belle infographie est hélas inexacte et cumule 4 erreurs: l mule est absente, "Arkansas Traveller" était peint côté droit, le code n'est pas LH-O et le serial n'a ni la bonne taille, ni la bonne couleur!
Comme quoi il est prudent de recouper les informations visuelles que proposent les profils d'artistes, (voire des planches de décalques).
Rien ne vaut mieux que les photos d'époque, à chaque fois que faire se peut.





Le LH-D quant à lui a pour serial number 42-76140 et il arbore un camouflage. ATTENTION le premier chiffre n'est jamais porté.




Voilà pour la présentation; dans le prochain chapitre, il sera question de mule dissociée et de soubrette!  

@+ pour la suite

Serge

Salut Serge, content de te voir reprendre le plastoc.

A bientôt pour la suite.

de partager avec nous cette reprise.

Bon montage !

Bonne reprise...

les copains!

Bonjour Serge,

heureux de te revoir présent sur le Forum, que de souvenirs, je me souviens l'avoir vu lors d'une exposition de Saint-Victoret, très beau diorama, et je suis sûr que tu vas nous faire une beauté avec tes scratchs de folie,
on va en prendre pleins les yeux, je prends donc une place et au premier rang .

Tomcat71

Merci mon ami,

Je garde de St Victoret un excellent souvenir.

Au fil des années c'était toujours des expositions forts agréables avec JO et le CAC, des copains toujours disponibles et sympas. ...sans oublier le Musée de l'aviation, à quelques encablures, qui nous recevait avec la passion qui animait ses membres.

Bien dommage qu'elle ait disparue cette exposition et que les tentatives de Jo n'aient pas été suivies d'effet !

En ce qui concerne la maquette du P47 sur laquelle je travaille, c'est une reprise "deuxième vie".
Les modifications vont surtout porter sur une nouvelle robe et la création des marquages divers et des décalcomanies.
C'est toujours un peu prégnant les reprises, mais mon ami Alex, son précédent propriétaire, avait bien travaillé et les modifications ne devraient pas être trop compliquées.

J'ai pensé proposer ce petit travail pour montrer qu'on peut toujours reprendre ou modifier des maquettes déjà montées. Comme d'habitude, c'est aussi l'histoire de l'avion et de son pilote qui l'accompagnent....

Merci d'être toujours présent sur mes projets.

Amicalement
Serge

La mule dissociée

A l’origine, les "Razorback"  du 353 th Fighter Group arrivent en Angleterre sans marquages particuliers.
La plupart sont camouflés Olive Drab et neutral Grey, mais on voit aussi les premiers tout alu, comme celui-ci





Le capitaine D. Newhart nomme son « Jug » MUD’N MULES qu’il fait peindre des deux côtés du fuselage.








Pour le « nose art », il choisit une mule en train de ruer, représentée également dans sa totalité des deux côtés sur les capots moteur.


Reconstitution




Mais les avions du groupe sont rapidement pourvus d’un anneau de capot blanc et la moitié de la mule disparait sous la peinture.

côté gauche




côté droit





Mais de nouvelles prescriptions vont doter les avions des fameux damiers obliques jaunes et noir, qui deviennent « la marque de fabrique » du 355 Fighter Group.

La mule en deux parties aurait bien pu disparaitre totalement, mais le Sgt Baker, chef mécanicien et vraisemblablement auteur du nose art, intervient pour qu’elle reste visible.
Ainsi, la mule dissociée demeure présente sur les damiers, des deux côtés de l’avion.






Selon les missions, les ALG (Advanced Landig Ground ) en Normandie sont utilisés pour se réarmer et refueler, mais aucune n’a été assignée au 353 FG, dont la base officielle est à Raydon en GB, depuis Avril 44.

Au cours du séjour qu'il effectue au sein de l’unité, Dewey Newhart remporte 3 victoires confirmées et une probable en combat aérien.


La mule orpheline

Mud ’N Mule est à l’entretien lorsque Newhart est désigné pour conduire une mission d’interdiction de route vers Saint Saëns.
C’est donc à bord du P-47 D, codé LH-U, serial number 42-26402, nommé "Soubrette", habituellement assigné au Lieutenant Wayne Blickenstaff, qu’il emmène l’escadrille au combat.

« Soubrette » est une jeune femme lacive et dévêtue peinte en « pile et face » des deux côtés de l’avion, mais elle ne lui portera pas chance.

Le Lt Blickenstaff auprès de  Soubrette avant qu'elle ne disparaisse...







Mission sans retour

Le 12 Juin 1944, les « jugs » traversent à nouveau le chanel et attaquent un convoi ennemi près de Saint-Saens.
Concentrés à straffer les camions de la Wermarth ils ne voient pas surgir une dizaine de Messerschmitt 109 G6 qui leur tombent dessus.
L’avion de Newhart est sévèrement touché mais il n’est pas blessé et il transmet par radio qu’il va tenter un atterrissage sur le ventre.

En courte finale, deux Bf 109 ne lui laissent aucune chance et l’abattent à bout pourtant. Il s’écrase dans une gerbe de feu aux environs du  village de Le Torp-Mesnil (76).

Il est enterré au cimetière américain de Colleville-sur-Mer où une stèle a été dressée en sa mémoire.

Et la mule ?

"Mud N’ Mule" est alors attribuée au capitaine Lonnie M. Davis.

En mémoire du  capitaine Newhart qui fut un temps son chef d’escadrille, il conserve la moitié de la mule et l’inscription Mud’N Mules du côté gauche mais côté droit, il la remplace par « Arkansas Traveller » et occulte le cul de la bête par un cercle blanc.





Cet avion survivra au conflit et finira en “War Weary” avec le 36 th Fighter Group.

Dernières missions opérationnelles pour l'ex Mud' N Mules repeint aux marques du 36 Fighter Group. On remarque la différence de teinte Olive Drab qui occulte les damiers de capot, avec le reste de l'avion.






@ bientôt pour la suite  

Serge

Passionnant, comme à ton habitude

Du même avis que JC, ton sujet est passionnant

C'est pareil pour moi, Serge... On lit tes explications avec plaisir..

Bon je prends un siège moelleux et m'installe confortablement pour suivre cette aventure, je sens qu'on va se régaler à suivre ton montage et apprendre moult choses à suivre tes récits

Merci à vous tous qui prenaient un peu de temps pour me lire et merci aussi pour vos commentaires.
Amicalement
Serge

J'ADORE

Encore un montage à suivre avec intérêt! je vois que mon avion va encore servir en un projet !!

Salut Alex; ben oui, tout se transforme parait-il

Bonjour Serge,

ça fait du bien de te revoir et de te lire à nouveau, tes sujets sont toujours impressionnants, chargés d'histoire, tu nous racontes des histoires de l'histoire, l'histoire d'un avion et son pilote.


Tomcat71

Je rejoins Tomcat. j'adore lire tes posts, le seul hic, c'est qu'il faut du temps pour lire en détails tous tes textes. ils sont superbement écrits, et aujourd'hui cela fait plaisir de lire du vrai français et non pas du SMS :-)

Bonne fin de week-end à vous tous.

Un projet de plus à suivre avec grand intérêt car basé sur des recherches historiques très poussées. J'attends le démarrage avec impatience Strato!

Bon ben ça commence quand ???
J'ai bientôt plus de pop corn !

Reprise de la maquette

Je « désosse » partiellement le LH-S d’Alex : dépose du réservoir ventral, des jambes et pantalons de train, du capot que je décape et repeins en blanc.
J’en profite pour réduire l’épaisseur des volets de refroidissement, que je sépare d’un petit coup de cutter et j'ajoute les sauterelles des panneaux de capot en léger relief.




Sous le fuselage les fusées de marquage et sous les ailes, les canots de sauvetage précédemment réalisées en scratch pour l'avion du 5th ERS puis reproduits en résine pour les 5 autres avions du diorama, n’ont plus de raison d’être et sont déposés.

Sur les jambes de train, les lignes de moulage en bateau sont apparentes et je vais les poncer.




J’affinerai aussi les compas un peu trop épais pour obtenir un résultat proche de cette photo du P-47 prise au Musée de l'Air et de l'Espace.





Les trois rétroviseurs disparaissent ainsi que le dôme de l’installation gonio.










Sur le fuselage, les trappes techniques de contrôle sont rehaussées en léger en relief à l’aide de métal souple et riveté.





Peinture et décos…

Je vais repeindre l’avion, mais auparavant, il faut se projeter sur les nouveaux marquages.
Les bandes d’invasion des ailes sont protégées









Celles du fuselage sont repeintes.














ainsi que les bandes blanches sur les plans fixes horizontaux






Le film vierge que j’utilise pour créer mes décalques est fin et bien que sur fond blanc, il est peu couvrant.

Le "serial", Mud ' n Mules sur fond olive drab et les damiers réduits prévus sur les compensateurs.






Je dessine la silhouette de la mule qui servira de fond blanc





et la reproduis en gris pour l'y superposer.





Je peins des réserves blanches aux endroits adéquats.








Les codes LH-Q sont découpés dans du film adhésif en guide de pochoir





puis positionnés sur les réservations blanches
















Les planches sont imprimées sur calque blanc vierge et une fois sèche,  recouvertes de vernis satiné.


L’essai de pose du décalque  MUD ‘N MULES (inclus dans un fond olive drab) n’est pas convaincant et je vais m'y prendre autrement.

Les lettres sont reprises avec un liseré plus épais.






J’ajoute un fond jaune sur les réservations blanches et j’opte pour une solution par pochoir.
Je vais découper le plus précisément possible les lettres dans un adhésif et les mettre en place sur le fond jaune.
Ce n’est pas simple, mais j’essaie avec une lame neuve. Plusieurs tentatives sont nécessaires pour certaines lettres.





Je vais donc positionner une à une ces petites lettres sur les réservations jaunes de chaque côté du fuselage.
Si la peinture sous-jacente ne s’arrache pas à la dépose, ça devrait le faire  




Les damiers


Je ramène les profils de capot à l’échelle et les reporte au 1/32 en tentant de m’aider des photos d’époque, ce qui n’est pas si aisé que ça !

Je colorise ces fameux damiers en choisissant le jaune qui me parait le plus adapté





La suite avec un gros morceau: la pose des damiers et de la mule dissociée sur le capot.

A bientôt  
Serge

Accrobulles a écrit:

Je rejoins Tomcat. j'adore lire tes posts, le seul hic, c'est qu'il faut du temps pour lire en détails tous tes textes. ils sont superbement écrits, et aujourd'hui cela fait plaisir de lire du vrai français et non pas du SMS :-)

Bonne fin de week-end à vous tous.

Merci pour ces appréciations Thierry

Et oui, la lecture nécessite le temps qu'on veut bien lui accorder et ce, quel que soit le sujet; tu ne t'imagines pas celui que je réserve à mes recherches afin de proposer des études dynamiques avec l'espoir qu'elles seront appréciées!
C'est bien ce point qui a été évoqué lorsque j'ai proposé un sondage sur le forum, car la finalité est différente d'avec les montages pas à pas habituels.
Il s'agit d'études historiques écrites ( donc destinées à la lecture ), associées au montage d'une réplique.
Gros travail de recherche, de synthèse, de recoupement des sources, de traitement des textes et des photos, de mises en page cohérentes et dynamiques afin d'éviter la lassitude du texte en bandeau, peu en rapport avec l'état d'esprit des forums.

Un gros taf que j'arrêterai s'il n'intéressait pas suffisamment pour le temps d'être lu, ce qui me permettrait de "maquetter un peu plus".

@+ Serge

N'arrête pas Serge c'est tellement instructif.
J'avais pas poncé les lignes de moulages... honte à moi... c'était mon premier gros avions!
Je suis entrain de monter un P51 au 1/24 ...