Bonjour,
En préambule, une petite explication:
Le Nieuport Ni-D52 en résine obtenu sur la base du NI-D 622 de Musthave! (qui a fait l'objet d'un montage détaillé dans le forum) est achevé et il sera présenté sur le diorama prévu pour le recevoir en compagnie du Spanish Fury, objet de la présente étude, dès que celui-ci sera achevé.
La maquette
La marque polonaise Montex n’existe plus, mais l’avion en version Mk I
(uniquement car le fabricant proposait aussi le Mk II)
est toujours disponible chez l’écossais Alley Cat Model qui fabrique des sets résine d’aménagement et de transformation de nombreux avions au 1/72, 1/48, 1/32 et 1/24.
Il a repris à son compte les moules de plusieurs modèles Montex, dont le Yak-1B et le Commonwealth Boomerang, actuellement toujours disponibles.
https://www.alleycatmodels.co.uk/alleycat-aircraft-kits-132-scale-336-c.asp
La maquette est parfaitement identique à la précédente de Montex, à l'exception du choix des décorations qui traitent de 4 avions de la période pré 2GM.
La boîte d'origine de Montex que j'ai utilisée se compose de 111 pièces moulées dans une résine grise et cassante et 15 en métal blanc destinées au train d’atterrissage et aux mâts (que je n’utiliserai pas).
Les formes générales semblent bonnes et les moulages sont corrects avec toutefois des lignes en creux un peu faible à mon goût.
Les décorations concernent deux avions en 1932 et 1938 avec les décals correspondants et deux plans 4 vues en couleurs.
La notice semble rudimentaire, mais les dessins sont clairs et suffisamment explicites pour mener à bien le montage, ce malgré l’absence de numérotation.
Comme d’habitude avec ce type de produit, il faudra rechercher la destination finale des petites pièces, rassemblées pêle-mêle dans un sachet en plastique. Avec un peu de patience, on finit par y parvenir.
En ce qui concerne les haubans, aucune indication, c’est le vide total et il faudra effectuer des recherches à la découverte de l’avion et de ses secrets.
Un p’tit rappel historique ?
Le Hawker Fury est un biplan monoplace partiellement entoilé à structure métallique construit sous le contrôle de l’ingénieur de la firme, Sydney Camm. Il effectue son premier vol en mars 1929 et prend le nom de Hornet, qui ne sera pas utilisé.
Il entre vraisemblablement en service opérationnel en 1931 (les différentes sources consultées ne concordent pas).
Il est équipé du GMP Rolls Royce Kestrel IIS qui développe 525 cv. Ses performances sont excellentes pour l’époque, avec une vitesse de 310 km/h, un plafond pratique de plus de 8500 m, un rayon d’action de 500 km et une extraordinaire manoeuvrabilité. Toutefois, conçu au départ pour l’interception des bombardiers, il reste bien faiblement armé avec deux mitrailleuses de 7,7 mm.
Il a été construit à moins de 300 exemplaires (là encore les sources divergent).
Les Fury Mk I et le Mk II demeurent des appareils de transition et sont obsolètes lors du deuxième conflit mondial où ils ne servent pas beaucoup ni bien longtemps au sein de la RAF.
Sous cocardes Sud-Africaine, ils s’opposent un temps aux avions italiens en Afrique de l’Est.
Des versions export sont réalisées au profit de cinq pays demandeurs :
- l’aviation royale yougoslave, qui en achète 10 et en construit 40 sous licence mais dont la quasi-totalité des appareils va être décimée en quelques jours par les Messerschmitt Bf 109, lors de l’envahissement du pays par l‘Allemagne nazie
- l’aviation Perse (actuellement l’Iran) qui en utilise 22 exemplaires avec des motorisations différentes (notamment avec des moteur en étoiles) et qui seront conservés jusqu’en 1949
- le Portugal qui en achète 6 exemplaires avec des variantes sur le train d'atterrissage et le radiateur ventral
- l’aviation norvégienne qui n’en reçoit qu’un seul et unique à titre expérimental
- enfin, la force aérienne espagnole qui en achète 3 équipés du moteur français Hispano Suiza 12 Xbrs de 700cv, afin de remplacer sa flotte obsolète de vieux Nieuport Delage Ni-62 complètement dépassés que les pilotes n’apprécient pas.
Ils seront opérationnels en 1935.
Le 4-3 en vol d'essai au-dessus du Royaume Uni, avant sa livraison à la République Espagnole
Superbe photo d'un des 3 Spanish Fury, rutilant à sa sortie d'usine.
Autre vue en vol du 4-3; les cocardes tricolores sont en place, mais pas les marquages rouges d'identification républicaine, ce qui ramène la photo juste avant le début du conflit pustchiste de Franco.
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L’Espagne républicaine signe aussi un contrat de licence avec Hawker pour la fabrication de 50 appareils qui ne verront jamais le jour à cause de la guerre civile.
Pour info, Sydney Camm travaille déjà sur le successeur du Fury qui sera monoplan et dont le nom deviendra fameux lors de la bataille d’Angleterre le « Hurricane ».
Mais l’avion ne verra le jour qu’avec l’apparition du formidable moteur Rolls Royce Merlin.
Ça vole toujours !
Plusieurs avions ont été restaurés, notamment l’un issu d’un rachat à l’Iran.
Ils évoluent lors des grands meetings outre-manche avec des bombardiers biplace de la firme Hawker, le Hind, le Nimrod et le Hart dont les formes sont très proches.
Fury MkI restauré visible à Duxford
Excellent cliché de Richard Paver d'une non moins remarquable restauration du Hawker Nimrod.
Maquette, difficultés de montage:
Comme c’est le cas généralement avec le montage des biplans, les difficultés se retrouvent lors de la fixation des mâts et la mise en place des haubans.
Sur ce modèle en résine, ces opérations ont pris une ampleur insoupçonnée et j’ai passé beaucoup de temps à tenter de les résoudre car les pièces en métal blanc de la boîte sont inadaptées tant par leurs dimensions que par leur système de fixation, des petits ergots bien rectilignes, fragiles et inutiles du fait qu’ils ne tiennent pas compte des inclinaisons des mâts.
Je les ai remplacé par des piques de brochette en bois et de la carte plastique.
Les dimensions et les inclinaisons n’ont pas été une partie de plaisir et j’ai dû m’y reprendre à plusieurs reprises avant de concrétiser quelque chose d’acceptable. J’y reviens plus bas.
Transformation en Spanish Fury
Les différences fondamentales entre un Fury et un Spanish Fury se situent au niveau du train d’atterrissage, du volumineux radiateur ventral, d’un moteur différent, des écopes de refroidissement supplémentaires, de quelques trappes de visite, de prises d’air et autres bouchons de remplissage, eau, huile et carburant.
A l’aide des photos et des plans disponibles, je vais m’employer à modifier tout ça.
Dans mes études sur la guerre d’Espagne, je recherche les avions antagonistes possibles sur le marché au 1/32, mais force est de remarquer, qu’ils ne sont pas légion.
J’ai le projet de réaliser autant d’appareils républicains que nationalistes, mais pour certains, les modifications inhérentes aux modèles s’imposent.
A ce jour, j’ai commis un Messerschmitt Bf 109 B1 (base Eduard Week End du E3 et l’aide du set de Alley Cat Model initialement prévu pour la version D et un peu de scratch perso)
et, cité plus haut, le Nieuport Delage Ni-D62, transformé sur la base du Ni-D 622 de Musthave avec beaucoup de scratch perso
L’étude complète vous est proposée dans la même rubrique « montages en cours ».
Train d’atterrissage principal :
En Espagne et au Portugal, le train classique est remplacé par un cantilever de type Dowty, semblable à celui qui équipe le Gloster Gladiator, pourvu de roues excentrées à ressorts internes.
Je vais former les lames dans des baguettes de carte plastique « Evergreen » contre collées et j’obtiendrai la courbure basse désirée par chauffage à la bougie (travail de patience effectué avec attention et délicatesse afin d’obtenir deux exemplaires similaires).
Les incontournables picots en métal non ferreux seront utilisés pour assurer la fixation au fuselage et aussi aux roues qui prendront un carrossage négatif. Celles du kit de conviennent pas et j’en ai déniché 2 de dimensions similaires dans les boites à rabiot.
Les flasques sont découpées dans de la carte plastique, mises en forme en tentant d’obtenir le galbe observé sur les photos, puis collées à la cyano. Les câbles de frein en caoutchouc, très visibles seront ajoutés en fin de montage.
J'ai trouvé un bon schéma éclaté du Spanish Fury dessiné par José Alfalate en 2015, dont je me suis bien servi dans mes modifications.
En comparaison avec les photos d'époque, je relève toutefois la faiblesse de la largeur des jambes de train Doxty, notamment dans leur parties basses et celle des flasques de roues tros petites et dépourvues de leurs 6 vis de fixation.
Le radiateur ventral
Par ponçage, je vais m’employer à faire disparaître tous les éléments en relief qui caractérisent le radiateur du Fury MkI. Je conserve la partie avant de celui de la boîte et je refais la moitié arrière en scratch à l’aide de carte plastique.
Le volet de refroidissement est présenté en position ouverte avec le guide en plastique étiré. Les grilles avant et arrière sont issues des boites à rabiot.
L’habitacle
J’ai choisi de le peindre en acrylique à la brosse et au pinceau, dans une teinte gris bleu. Le treillis de cabine et le panneau dorsal sont en noir.
Quelques rares clichés du cockpit d'un Fury MkI restauré m'ont inspiré
Le cockpit est bien fourni et avec la porte d’accès ouverte côté gauche, bien visible. Il faut faire montre d’un peu de dextérité et beaucoup de délicatesse pour assembler toutes les petites pièces bien fragiles. Le manche a cassé net et j’en ai refait un nouveau.
J’ai modifié le tableau de bord en utilisant ma méthode habituelle à l’aide de mon logiciel de dessin, de l’emporte-pièce.
A gauche, dessin de base de la forme du tableau de bord projeté, à droite avec les instruments et les couleurs.
et d’un peu de rhodoïd.
Au final, ça donne cela
Les sangles du siège (dont j’ai affiné les lèvres) sont absentes et je les ajoute avec leur bouclerie (récupération photodécoupe et alu alimentaire).
Le fuselage
Un gros travail de reprise des vis de fixation des panneaux en aluminium, des lignes de rivets et de structure est nécessaire.
De chaque côté, j’ajoute 3 écopes de refroidissement supplémentaires au-dessus de celles du modèle.
Trois bouchons de remplissage (eau, huile et carburant) sont également ajoutés à leurs places respectives sur les capots du moteur. Tous les panneaux de visite et autres bouchons sont ajoutés en relief à l’aide de carte plastique.
Les demi coques s’assemblent sans trop de problème, mais il faudra tout de même prévoir un peu
« d’huile de coude » du papier à poncer et du mastic pour aligner les collages.
Les ailes
En trois parties pour la supérieure, comme sur le vrai et il faudra laisser un petit espace entre l’élément central et les ailes.
Pour ce faire, j’ai éliminé les tenons en relief et les ai remplacés par des piques en métal.
Le problème c’est l’aspect plat que présentent les ailes car le relief imitant l’entoilage est très faible.
Avec la pose d’un camouflage, on parvient à varier les aspects, mais avec une robe tout alu, c’est plus délicat en l’absence de relief et il est nécessaire de casser cet aplat uniforme afin d’obtenir « un aspect un peu plus authentique et moins maquette ».
Aussi, en m’inspirant des photos de détail d’un Fury restauré,
j’ai donc tenté de représenter les bandes de marouflage recouvrant l’entoilage des lisses avec des bandes régulières découpées dans de l’alu auto collant.
C’est long, très long et un peu fastidieux, mais j’avais l’espoir d’obtenir quelque chose se rapprochant de la réalité.
Au final, après avoir revêtu ainsi les ailes, les plans fixes et les gouvernes, j’ai patiemment poinçonné tout ça, « comme sur les vrais ».
Sur tout l’avant et sur une partie du fuselage, j’utilise de l’aluminium autocollant de brillance différente afin de simuler la robe alu de l’avion réel
Montage ailes et ailes cellule
C’est certainement la partie la plus délicate et la plus difficile que nous réservent les biplans et le Fury de Montex ne dénote pas !
Sur le modèle, les points de contact sont à peine matérialisés. Les mâts sont en fer blanc (sauf deux en résine ?) avec des ergots moulés dans la masse qui « cassent dès qu’on les touche ».
En mesurant les plans de l’avion ramenés au 1/32 et en observant attentivement les photos d’époque et des avions restaurés (Fury MkI et MkII, aux mâts identiques à ceux du Spanish Fury), j’en arrive à la conclusion que les mâts fournis par Montex sont trop longs de quelques mm. Compte tenu de la difficulté à les modifier, je ne les utilise pas et les remplace par d’autres obtenus à l’aide de piques à brochette en bois et de carte plastique.
Devant la difficulté à assurer les alignements corrects dans les 3 plans, j’ai fini par fabriquer un gabarit en carton en décalquant les plans ramenés au 1/32.
Il m’a permis de rester zen et au final, d’obtenir quelque chose d’acceptable.
Positionnement provisoire de l'aile supérieure sur les mâts
Il me faudra encore rectifier la hauteur un peu faible des mâts de cabane.
Les plans fixes et gouvernes de queue:
Là aussi, j’ai éprouvé quelques difficultés. L’inclinaison du plan fixe horizontal sur le fuselage est inadéquate (trop d'angle) et le positionnement du plan fixe vertical, du gouvernail et de la profondeur sont à améliorer sérieusement pour ressembler à quelque chose de plausible, car l’écart entre les pièces est trop important.
Là encore la carte plastique va être en première ligne.
Les fixations des gouvernes seront obtenues à l’aide des incontournables picots en métal non ferreux dont je fais grand usage.
Voilà où j'en suis. Je poursuivrai avec le haubanage qui va certainement ne pas être "une piece of cake!" et la mise en peinture.
à suivre...
Serge