Bonjour à tous,
Montage que j'ai réalisé l'an passé pour le Fighter mag, je tenais à le partager avec vous :)
L’Histoire d’un Mythe :Le P38, avion mythique de la seconde guerre mondiale, s’est illustré de nombreuses fois sur tous les théâtres des opérations, que ce soit dans le Pacifique ou en Europe.
Appareil conçu en 1937, c’est un chasseur bombardier ayant de redoutables performances, tant en vitesse de pointe qu’en vitesse de montée et d’autonomie. Ce qui en faisait un terrible adversaire au point que les allemands l’avaient même surnommé « le diable à queue fourchue »
Le plus important fait d’armes du P38 est sans nul doute, l’attaque et la destruction du bombardier qui transportait l’Amiral Yamamoto le 18 Avril 1943 au large de Bougainville dans le Pacifique.
Ce jour-là, avait été envoyé 18 Lightning à la rencontre des bombardiers et de leur escorte ; les P38 avaient été choisi pour leur grand rayon d’action, les Wildcats et les Corsairs n’ayant pas l’autonomie suffisante.
En effet, de leur base de Guadalcanal à Bougainville, ce n’était pas moins de 700 kms à parcourir … une formalité pour eux, grâce aux réservoirs supplémentaires dont ils furent équipés.
Le résultat de cette opération nommée « Vengeance » a été la destruction des deux bombardiers Japonais ainsi que de leur escorte, causant la perte de l’Amiral Japonais le plus emblématique ! Yamamoto ! Pearl Harbour était vengée !
Ces P38 pour la plupart étaient des versions F et G qui faisaient partie du 67 Fighter Squadron du 347 Fighter Group à l’emblème caractéristique du « Fighting cock ».
J’ai choisi de vous présenter l’appareil du Captain Robert Salling en 1944, un P38-J ayant appartenu à cette formation avec le Nose Art « Si si Senor »
(remarquez les consignes de sécurité de l'époque, la clope à la main alors que derrière le plein du P38 est en cours, on voit le tuyau passer !! ..)
La maquette :
Hasegawa nous gratifie d’une boite avec de nombreuses pièces.
La gravure est fine et les seuls points à ne pas négliger sur ce kit, sont les ajustements et la préparation des pièces avec ébavurage et montage à blanc. Ce kit est connu pour être capricieux sur les raccords.
J’ai décidé d’apporter un peu de détails notamment sur le cockpit avec une planche de Photodécoupe Eduard qui apporte quelques leviers, le tableau de bord, les harnais ; mais également les grilles pour les prises d’air des moteurs.
Le kit sera également agrémenté de roues en résine de « True Details », du remplacement des tubes de mitrailleuses par des « Quickboost », et pour réaliser la déco, d’une planche de masques/décals Montex.
Le Cockpit :Il est étroit et assez long, il sera bien visible une fois monté dans le fuselage ; l’attention sera toutefois portée sur les parties les plus visibles, notamment le siège les harnais et les flancs.
Tout d’abord, j’applique le fond « interior green »qui est un mélange de teintes Tamiya XF3 (jaune) et XF5 (vert) (3 : 2) , ensuite j’éclaircis les panneaux en ajoutant du jaune à la teinte de base ; et j’ombre avec du Black Green XF27.
J’ajoute quelques câblages, je peins les éléments du tableau de bords et des flancs en noir mat.
Je procède à un brossage à sec avec un gris clair ; je vernis le tout et je passe un jus Tamiya noir sur l’ensemble.
Je rajoute alors la photodécoupe, quelques détails de couleur et j’assemble le tout.
LES PUITS DE TRAINS :Bien faire attention à bien ajuster les pièces et à réaliser un montage à blanc pour vérifier que tout s’assemble correctement.
Je rajoute la durite de frein avec un fil d’étain, et les colliers sont réalisés avec de la bande cache.
Les éléments internes aux puits sont peints à l’ALCLAD II White Aluminium.
Les puits, quant à eux, sont peint en « interior green », vernis en brillant avec juste un lavis « nato black » de MIG au fond ; un essuyage à l’aide d’un coton tige de l’essence F viendra enlever le surplus après séchage.
J’ai accentué avec un jus les rivets sur les flancs des puits.
Bien respecter l’ordre de montage de la notice Hasegawa, sous peine d’avoir des difficultés à tout faire rentrer après coup.
LE MONTAGE DU FUSELAGESur la planche de photodécoupe, est fourni les grilles pour les entrées d’air des moteurs.
On colle sur l’arrière et on évide les demi-poutres pour mettre en place le tout.
Une fois fait, on place les puits dans les demi-poutres.
On n’oublie pas de mettre un peu de poids à l’avant pour éviter le basculement ( 15 grammes dans chaque nacelle moteur et 30 grammes dans le nez de l’appareil).
J’ai pris soin de passer une couche d’interior green à l’intérieur avant fermeture.
Vous avez dit raccords et joints délicats, à reprendre ? Hasegawa sur ce coup là.... c'est moyen, mais bon je le savais cette maquette est connu pour ce défaut.
Au niveau du nez, la jonction est assez délicate, cela ne se joint pas comme il faut, un peu de mastic et de ponçage permet de rattraper le tout.
Au niveau des poutres et des ailes… là encore, les raccords sont compliqués, c’est à nouveau séance mastic et ponçage qui s’annonce.
Rien d’insurmontable toutefois ! Après avoir limé, poncé au gros grain, un ponçage à l’eau au micromesh dans l’ordre du plus gros grain au plus fin, cela s’arrange.
LA PEINTUREC’est maintenant l’heure de passer à la peinture, mais tout d’abord, le masquage de la verrière doit être fait. A l’extérieur, et à l’intérieur de celle-ci. Les masques montex sont faciles à utiliser, précis et bien repositionnable.
Un voile d’interior green sur la face interne de la verrière et ensuite collage sur le fuselage.
J’ai opté pour un Dull Aluminium d’Alclad, un alu mat en guise de base ; à la suite, plusieurs panneaux sont travaillés avec différents Alu de la gamme Alclad : White Alu, Airframe, Polished alu, Dark Alu…
Je masque les puits de trains pour protéger la peinture des puits,
Passage de la base en Dull Aluminium :
Ensuite zones par zones, j’applique les nuances d’aluminium en réalisant des masques.
Les zones en Olive drab sont alors peintes, en plusieurs couches avec des variantes de chez VALLEJO, sans oublier au préalable une couche de Heavy chipping de MIG afin de préparer aux éraillures.
Je masque les zones, je peins, je démasque, et avec l’aide d’un cure dent/lame de cutter, je produis les éraillures.
Ces zones étaient, en effet, peintes pour éviter que le pilote n’ait des reflets aveuglants à cause de l’aluminium très réfléchissant au soleil.
Vient ensuite les différentes peintures d’appoint, les saumon d’ailes en Jaune Tamiya XF3 , le masquage des numéros d’identification, ainsi que la peinture des insignes faite à l’aide des masques MONTEX.
J’applique le même principe pour les dérives pour réaliser les numéros et les éclairs. Puis je vaporise une couche de vernis brillant sur l’ensemble pour protéger la peinture et les décalcos sont posés
LA PATINEVient ensuite la patine.
Les P38 basés dans les Philippines n’étaient pas d’une propreté irréprochable, bien au contraire !
L’alu n’avait plus rien de brillant, « attaqué » par l’air marin, il devenait mat. Les machines étaient mises à rude épreuve et le nettoyage n’était pas la priorité.
Partant de ce constat, je réalise dans un premier temps un post ombrage des lignes essentiellement sur les parties mobiles de l’avion, sur les volets, gouvernes…
J’applique alors sur toutes les lignes de structures de l’avion un jus Tamiya Noir que je laisse sécher pendant une bonne dizaine de minutes. Je prends ensuite un coton tige que j’humidifie avec de l’essence F (essence à briquet) et je le passe dans le sens du vent relatif pour nettoyer les surfaces et créer des zones plus « sales ».
J’arrive à la fin. Les jus sont passés, je monte les derniers éléments, les roues, les feux de positions sur l’intrados, les hélices et le supercharger.
Voici le détail de la réalisation de la patine du supercharger.
Peinture de base avec l’ALCLAD Pale burnt métal, puis passage d’un voile de Medium rust de MIG.
Une fois sec, j’applique un lavis MIG Rust ainsi qu’un Nato black.
Après sa mise en place, je réalise les trainées d’échappements à l’aérographe.
Je passe d’abord plusieurs passes d’un gris mélangé à un marron très dilué (à 90%), en l’occurrence un XF19 Sky grey associé à un XF52 Flat earth pour créer la base de la trainée, un peu large. Ensuite je rajoute à la mixture un peu de noir mat, et je fais la trainée centrale.
Tout est démasqué, la verrière est collée, les montants coulissants en place, celui de gauche sera coupé et collé en position ouverte. Les fils d’antennes sont rajoutés en fil de pêche 10/100e, collés à la cyanolite.
Les trainées d’essence mêlées à la poussière sont réalisées à la peinture à huile Terre de sienne très diluée, appliquée au pinceau et étalée à l’essence F.
Les tubes des mitrailleuses sont peints en gun métal et passés aux pigments …..« Gun métal »… bah oui…
Et voila les photos finales:)