Bonjour,
Pour commencer, une petite histoire :
En mai 1942, la Luftwaffe entame ses missions à haute altitude au-dessus des installations britanniques en Égypte.
Elle utilise alors des Junkers Ju 86 P basés en Crête. Ces avions, mus par deux moteurs diesel à compresseurs à deux étages, possédant une cabine pressurisée, peuvent atteindre un plafond pratique de 12 km. Bien que ces vols n'aient lieu qu'une ou deux fois par semaine, les Britanniques décident de les interrompre.
Pour y parvenir, n'ayant pas d'intercepteur à haute altitude (le Spitfire VI est encore aux essais), la 103 Maintenace Unit d'Aboukir modifie un premier Spiftire Vc, récemment reçu, en le dépouillant de tout le superflu, y compris la radio. Le moteur est manuellement gonflé et muni d'une hélice quadripale Rotol. Le seul armement conservé sont les deux canons de 20 mm. Les joints des tôles sont mastiqués et poncés.
Le 24 août 1942, F/O Reynolds est aux commandes du Spitfire modifié quand il intercepte, au nord du Caire, vers 12 000 m d'altitude, un Ju 86 P qui essaie alors de grimper encore plus haut. La longue chasse commence et, à près de 13 000 m de haut, Reynolds n'est plus qu'à 150 m derrière l'Allemand, ayant largement dépassé Alexandrie, survolant maintenant la Méditerranée avec une vue "imprenable" sur le panorama. La pression atmosphérique n'est plus que de 0,190 g/cm²... Heureusement que les mécanos ont repensé le moteur pour éviter la vaporisation du carburant à cette altitude extrême.
Le Ju 86 P zigzague pour garder son avantage ; le Spitfire zigzague également pour gagner sur lui, mais à ce petit jeu, le carburant s'épuise rapidement. Reynolds ayant sacrifié son dinghy et sa
Mae West au poids, calcule mentalement son autonomie. Sacrifiant son carburant "à la cause", il arrive à se maintenir à 13 000 m et ouvre le feu à une distance estimée de 120 m. Le Ju 86 P part alors en virage, probablement touché mais sans grand dommage !
Reynolds, épuisé, perd alors le contrôle de son Spitfire et ne recouvre sa lucidité qu'à 3 000 m d'altitude. Il rentre au terrain avec une réserve de 20 litres de carburant à peine...
La seconde interception de Reynolds, la semaine suivante, se déroule à 15 200 m avec une température extérieure de moins 67° C. À 4 000 m au-dessus de son plafond maximal, le Spitfire est sensible au moindre déplacement de masse et Reynolds, complètement frigorifié, pilote en penchant son corps dans la direction à suivre... Loin au-dessus de la méditerranée, il lâche une rafale en direction du Ju 86 qui est sérieusement touché.
Il faut trois heures à Reynolds pour réintégrer la base d'Aboukir.
Il semble que sur les quatre Ju 86 P basés en Crête deux ont été réellement détruits dont un le 29 août 1942 et un le 6 septembre suivant par les P/O Genders et Gold.
Cet avion BR114 sera remis au standard Mk V et finira sa carrière au sein de la 33e ER en France...
La maquette est celle d'Airfix améliorée et rééditée en 2002 et qui proposait deux versions Mk V, dont celle d'Aboukir, et le Seafire LF IIIc.
Elle est montée, grosso modo, telle que proposée avec quelques améliorations au filtre "Aboukir" (Qui sera repris sur les Spitfire VIII et IX, dans son principe) et les canons remplacés par des tubes en métal. La planche de décoration est celle d'Airfix, mais, heureusement, des photos de l'avion réel m'ont permis de représenter le bon schéma de camouflage et les joints mastiqués et poncés.
Place aux photos :
Jicéhem :)