Bonsoir,
Le challenge de ces modèles est bien de multiplier les expériences de peinture. Lorsqu’on apprend à utiliser l’aérographe, il est une tendance à l’oubli si le modèle pose de sérieux problèmes de montage. Si bien que la séance de peinture est repoussée d’autant avec le risque, non négligeable d’oubli de techniques et savoir-faire…
« Mince, comment j’ai fait ça déjà ? » furent des phrases que je prononçais régulièrement. Vous me direz, comme souvent, d’ailleurs, que je n’ai qu’à noter ce que je fais pour le prochain coup. Mais c’est sans compter sur le fait qu’il s’agit d’un hobby, je ne suis ni scientifique et encore moins cartésien. C’est d’ailleurs en l’écrivant que je me dis qu’il serait intéressant de prendre des notes.
Je crois avoir besoin de grands moments rapprochés d’essais, de tentatives qui, si elles sont réussies, sont réinvesties presqu’immédiatement. Cette répétition me permet d’acquérir ces techniques sans les perdre. Enfin, pas toutes…
Depuis peu, je trouve sympa de faire des duos. Celui des Oscar, Hasegawa et Special Hobby, m’avait permis de comparer les deux maquettes pour m’apercevoir que bien qu’ancienne, l’Hasegawa ne manquait pas d’atouts…
C’est ce que je me suis proposé ici avec ces deux Messerschmitt 109. Le premier, Tamiya, un E-3, est assez ancien (il est marqué « 2000 » sur le plan), tandis que le second, l’Airfix new tool, un E-4, est très récent et fait envie de par ses qualités intrinsèques mais aussi par son prix d’achat très attractif !!
Côté montage, le Tamiya l’emporte incontestablement. Finesse des pièces, ajustages, un montage d’un grand régal !! L’Airfix est plus frustre. Néanmoins, les ajustages sont aussi assez bons mais on pourra regretter une gravure plus importante et donc, plus grossière. Pour rattraper tout cela, notons les petits « plus » Airfix : les volets qui peuvent rester baisser, la dérive que l’on peut braquer à souhait et la verrière que l’on peut laisser ouverte. Toutes ces choses que Tamiya ne propose pas.
En conclusion, je dirai que le Tamiya, malgré son âge, reste de qualité supérieure. Pourtant le modèle Airfix ne démérite en aucune façon. De plus, son prix est imbattable lorsqu’on le compare à celui de Tamiya… Honnêtement, en regardant les deux, saurez-vous lequel est le Tamiya et lequel est l’Airfix ?
Parlons un peu des décorations. La scénette regroupe ces deux avions qui auraient pu se croiser au hasard des missions et des terrains. J’ai choisi de l’intituler « Terror of the Spitfire ». L’E-3 est la monture de Josef Priller et le second, celui de Von Werra. Décorations somme toute assez basiques et beaucoup vues de par la célébrité pour Priller et parce que c’est la décoration proposée par Airfix est celle de Von Werra…
J’aurai pu choisir Galland…
Bref, un peu d’histoire.
Von Werra et Priller
Von Werra était fraîchement promu au rang d’Oberleutnant au II./JG53. Il faisait partie de cette escadrille depuis sa création en 1938. Il est le type même de l’homme volant, vif, hardi et extravagant. L’une d’elle était de posséder comme animal de compagnie un lionceau nommé Simba.
Accidenté en 1939, il put néanmoins participer à la Campagne de Pologne. Pendant la Campagne de France et jusqu’à ce qu’il soit abattu, c’est-à-dire entre le 10 mai et le 5 septembre 1940, il obtint 8 victoires.
Ce 5 septembre, il était à peine 15h30, lorsque le flight lieutnant JT Webster du Squadron 41 de Hornchurch, endommagea l’appareil de Von Werra qui vint s’abattre près du village de Curtisden Green, près de Maidstone.
Il tenta plusieurs fois de s’évader étant parfois rattraper de justesse. Peu avant Noël 1940, il fut arrêté alors qu’il s’apprêtait à démarrer le moteur d’un Hurricane, à Hucknall près de Nottingham. Il fut transféré au Canada d’où il parvint à nouveau à s’échapper pour rejoindre les Etats Unis, alors neutre. Ralliant le Brésil, il rentra en Italie le 17 avril 1941.
Son expérience des camps anglais et de leurs interrogatoires permit de former les pilotes allemands. De même, Von Werra contribua à améliorer le sort des aviateurs alliés dans les camps de prisonniers.
Le 25 octobre 1941, alors revenu commandant du I./JG53, il tomba en panne à bord de son Bf109 et s’abima en mer, au large de Katwijck. Il disparut sans laisser la moindre trace…
Sa renommée est assez importante alors dans les deux camps. Un film retraçant ses aventure fut tourné, « le seul qui s’évada ».
l'Oberleutnant Priller obtient son premier commandement le 20 septembre 1939 en devenant Staffelkapitän de la 6./JG 51. Il remporte six victoires durant la Bataille de France et, le 17 octobre, il abat son vingtième appareil qui lui vaut de recevoir la croix de chevalier.
Il reste sur le front Ouest où son escadrille commence à affronter les bombardiers anglais. Il atteint le 5 mai 1942 le score de 70 victoires aériennes.
Le 11 janvier 1943, Priller devient alors Kommodore de la JG 26 avec le grade de Major. En tant que commandant d'escadre, Priller se taillera une réputation aussi bien au sein de la Luftwaffe que de l'autre côté de la Manche, son caractère jovial et son franc-parler envers les hauts-gradés aidants. Il devient notamment responsable de toutes les forces de chasse établies dans son secteur et utilisera judicieusement les ressources limitées de son escadre face aux Anglais et les Américains. Mais ses vols se font désormais au compte-gouttes. Délaissant son bureau autant que possible, Priller parvient néanmoins à abattre 14 avions au cours de l'année 1943, dont 7 quadrimoteurs, et porte ainsi son score à 95 victoires au 25 octobre 1943. Le 13 avril 1944, un nouveau B-17 fait sa 96e victoire.
Le 6 juin 1944, jour J, Priller décolle avec son jeune ailier l'Uffz. Heinz Wodarczyk. Les deux hommes déboulent de l'estuaire de l'Orne et mitraillent Sword Beach sous les yeux des anglais. Ils seront les seuls ce jour-là à intervenir directement au-dessus des plages de Normandie. Cette mission sera rendue célèbre dans le film « Le Jour le plus long ».
Le 15 juin 1944, il atteint sa 100ème victoire. Le 28 janvier 1945, il devient Inspecteur de la chasse du front Ouest.
Après la guerre, il se marie et devient directeur de la brasserie de son épouse en Bavière.
Il décède subitement à 45 ans d'une attaque cardiaque le 20 mai 1961.
Voilà : bonne anniversaire Philippe !!
Philippe