Bonsoir
C'est en août 1944 près d'Orléans, que sont découvert les premiers réacteurs junker Jumo 004B, dans un camion en panne de l'armée Allemande en déroute. Le général Valin conscient du retard pris en ce domaine par les techniciens Français pendant l'occupation, et des alliés pas très pressés de partager leurs travaux, décide de créer en 1944 le « MIST » (mission d'information scientifique et technologique), chargé de collecter et récupérer, techniciens allemands, documentation et matériels.
Le 10 septembre 1944, le colonel Mirlesse est nommé à la tête du MIST. Mirlesse est connu depuis 1942 pour la mission diplomatique à Moscou, en vue de la création du futur groupe de chasse n°3 (Normandie). Cette mission effectuera quelques beaux coups de filet jusqu'en 45, comme la capture de Willy Messerschmitt, Claudius Dornier et Heinrich Focke, mais eut beaucoup de difficulté à récupérer des chasseurs à réactions. Elle trouva bien des Messerschmitt 262 sur les bases de Ravensburg et Brengen, les avions sont en en très mauvais états, ainsi qu'environ 90 moteurs dont certains non validés par les services techniques allemands. En fait, les américains raflent tout ce qui volent et les stockent à Melun Villaroche, avant de les convoyer aux USA. Finalement, ils en cèdent 1 réclamé à corps et à cris par les français, grâce à l'intervention du propre fils de Louis Blériot, Jean.
Les réacteurs sont contrôlés par la SOCEMA au Bourget, peu se révèlent fiables du fait de leur fabrication en matériaux très ordinaires, une révision sérieuse intervient toutes les 10 à 12 heures, mais c'est le seul matériel moderne que les techniciens français ont à se mettre sous la dent ! Des moteurs remis en états, il en a été comptabilisé 44, même si ils équipent les 262, ils sont principalement réservés à la propulsion des prototypes Français pour les deux SO6000 Triton et le VG70.
Les divers éléments récupérés permettent la reconstruction de 6 autres Messerschmitt à réactions, dont 1 biplace, mais le manque de disponibilité des « Jumo » n'autorisera à faire voler que les trois premiers, dont l'appareil fourni par les américains. Ces 3 Messerschmitt 262 voleront au sein du CEV à Bretigny jusqu'en 1948. Plus par l'aspect technique qu'ils représentent, ils servent avant tout à la formation des pilotes d'essais des futurs avions à réactions français.
Le premier vol du n°2 (?) fourni par les américains, intervient le 16 juin 1945 aux mains du colonel Bradé. Les suivants remis en état en France, le n°1 le 13 septembre 1945 et le n°3 en mars 46. Suite aux nombreux problèmes mécaniques, le stock des réacteurs se réduit très rapidement. Le Messerschmitt n°4 auquel un moteur sera installé, attendra vainement le deuxième. Pour le n°5 aucun renseignement n'a été trouvé jusqu'à présent, et les n°6 et 7 (le biplace) resteront définitivement au sol avant d'être
ferraillés.
En guise de conclusion il faut reconnaître, même si l'emploi de ces avions et des réacteurs est resté marginale, cela à permis aux industriels aéronautiques et aux militaires de gagner quelques années sur le retard accumulé, lors des années sombres de l'occupation.
Le n°3, a eut une carrière très courte au CEV. Après avoir volé pendant 3 mois à Villaroche pour la SNCASO, il est transféré à la mi 47 à Bretigny.
En octobre 47, un accident grave met définitivement fin à son emploi. Le capitaine Minot aux commandes, est victime d'une panne de l'un de ces moteurs et tente de ce poser. Une remise de gaz sur le moteur restant déséquilibre le Messerschmitt, l'avion ne peut être rétabli et fauche violemment son train d'atterrissage au contact du sol.
Le pilote et sain et sauf, mais le 262 est jugé irréparable et réformé sur place.
dixit la toile.
Ceci est ma représentation de celui-ci après sa mise en peinture , il n'a pas encore les cocardes et son numéro 3 juste la dérive est aux couleurs Française.
@+