Le Kamov Ka-50 a été conçu à partir de décembre 1977 sur une demande de l'Armée rouge qui souhaitait disposer d'un hélicoptère de combat capable en particulier de missions antichar. Il s'agissait de répondre au programme américain AAH qui aboutit à l'AH-64 Apache et de trouver un successeur à moyen terme au Mi-24. Les deux principaux hélicoptéristes soviétiques se lancèrent dans leurs projets respectifs, celui de Kamov étant appelé V-80 (V pour Vertoliet, hélicoptère). Alors que le Mi-28 Havoc semble être un croisement d'Apache et de Hind, le futur Ka-50 innove largement. Ces innovations qui soulèvent la perplexité des Occidentaux contribuent à bloquer son exportation actuellement, mais qui sont logiques selon la tactique d'emploi de l'hélicoptère dans l'Armée rouge.
En Occident, les hélicoptères volent en rase-motte (« dans le relief ») pour se protéger, et engagent leurs cibles en restant à la plus grande distance possible, alors que les Soviétiques utilisent leurs hélicoptères comme des avions d'assaut : ils se déplacent en vol « tactique » horizontal à des hauteurs élevées et foncent sur leur objectif en le mitraillant, jusqu'à le dépasser et faire demi-tour pour une nouvelle passe de tir. Le vol stationnaire est essentiellement utilisé pour les décollages et atterrissages. Ceci explique les nombreuses particularités du Ka-50 : monoplace, rotors contrarotatifs, canon presque fixe, siège éjectable pour le pilote1.
Le Ka-50 est le premier (et encore le seul) hélicoptère de combat monoplace. En effet, selon la tactique soviétique, le pilote a une charge de travail plus limitée en ne devant pas éviter continuellement le relief, ce qui le laisse capable d'assumer seul le pilotage, la navigation et la mise en œuvre des armements. Pour ce faire, une automatisation poussée de l'avionique est nécessaire.