[Technique] Tuto : Comment apréhender le montage des avions de la première guerre

Comme  certains  d’entre  nous,  je  fais  partie  de  ces  maquettistes  qui  montent  exclusivement  des maquettes d’avions de la première guerre mondiale. Depuis près de 20 ans de pratique en la matière, j’ai pu me  rendre compte des différents  types de méthode à utiliser   pour  le montage de ces avions,
biplans  pour  la  plupart.  
Je  ne m’attarderais  pas  ici  sur  le  pourquoi  de  ce  choix  ni  non  plus  sur  les circonstances qui ont précipités  les quelques uns d’entre nous vers ce coté obscure de notre hobby préféré.
Non,  je  resterai  générique  sur  la manière  de  faire  et  je  prendrais  le  temps  de  la  réflexion  sur  les
nouveaux standards qui nous sont proposés avec l’arrivée de certains nouveaux modèles.
Si vous voulez quelques trucs pour commencer, quelques conseils sur les différentes façons de haubaner votre modèle, vous pouvez lire la suite sur le lien de partage du [Fichier PDF[/color][/b]
Le lien est remis à jour grâce au Colibri, le blog du GMC (Grenoble Maquette Club) merci à eux.

Si vous avez d'autres questions, vous pouvez les laisser en commentaires et je répondrais dans la limite de mes compétences.
A plus

merci beaucoup pour ce partage !

Ah superbe, merci beaucoup ! Belle rédaction superbement illustrée et très instructive !

Et comme j'avais justement une question au sujet des tagazous de la Première Guerre et que je ne savais pas ni trop où ni comment lancer le sujet, je profite de l'occasion.

La question (de base) est : pour un débutant qui débute, l'échelle 1/72 pour ces petites bêtes est-elle vraiment à recommander ? J'ai récupéré un (vieux) kit Fokker DR 1 au 1/72 de chez Airfix et avec mes grosses mains pleines de doigts, je me dis que cela ne va pas être une partie de plaisir.
Indépendamment du fait que j'ai l'impression que l'échelle n'est pas vraiment au 1/72 (le pilote 1/72 du Fokker est sensiblement plus petit que le pilote 1/72 d'un Spitfire par exemple), j'ai l'impression que le 1/48 serait meilleur pour moi.
Au-dessus, je deviens plus frileux, essentiellement par manque de place pour le stockage l'exposition.

Je précise - même si je ne pense pas que cela puisse avoir de l'importance -, que je pratique l'acrylique au pinceau uniquement (i.e. pas d'aérographe).

Bonjour Ours Blanc.
Oui je dirais que le 48ème est un bon compromis facilité de montage et encombrement (la plupart des chasseurs de l'époque étaient des petits appareils). Un Dr1 au 72ème ne fait que 10 cm d'envergure.
L'offre est à l'avantage du 72ème car la quasi totalité des appareils est représentée à cet échelle. Pour un premier pas, le 48ème est idéal pour appréhender l'époque. Le détaillage est facilité et les kits sont en général superbe.
Pour ce qui est de la peinture au pinceau, il y a des maîtres en la matière dont les réalisations n'ont rien à laisser aux kits peint à l'aéro.

Re,

Merci pour la confirmation (j'avais besoin d'un alibi pour faire ma liste de courses en 1/48 WWI )
En effet, le DR1 fait un tout petit 10cm d'envergure et dans ma grosse paluche (normal, pour un ours !), c'est pas aisé, même à la loupe.
Je vais le mettre de côté et je vais me faire la main sur 1 ou 2 kits au 1/48, en suivant les conseils de ta présentation sur les modèles conseillés aux débutants car moins compliqués côté haubans.

,10 cm,c'est juste la taille d'un doigt
chut,faut pas le réveiller!

merci cage à poule,j'ai le F-1 camel de Revell à monter,on m'a donné les fils,plus qu'à....mais pas encore osé

J'savais bien que j'aurais dû fermer la porte avant d'aller me coucher... Ah, ces paparazzis, j'vous jure !

,je t'ais pris dans ton bain aussi :p1:

Merci pour toutes ces infos

Tss, ayé, j'ai déjà un fan !

Sinon, retour au sujet de base et question à la c* qui suit sur ma liste : existe-t-il une marque de "référence" pour les tagazous WW I ? J'ai lu que Roden semblerait très bon en ... 1/72.
Eduard, "bien sûr"... je pense que cela sera mon prochain achat maquette, mais au 1/48.
Wingnut Wings aussi, mais le prix monte rapidement.

Je reformule la question : peut-on considérer qu'une "bonne" marque en général est également bonne pour les tagazous WW I ?
Vous me direz "Ya pas de raison que cela ne soit pas le cas !" mais sait-on jamais...

Bravo Alain, c'est une super idée et une super réalisation..

Hello,

Il n'y a pas d'échelle idéale pour bien commencer, que ce soit WWI ou autre. Certes les choses semblent plus faciles, de prime abord, mais les détails sont plus nombreux et il faut aller plus loin dans la finesse avec des échelles plus grandes
Pour revenir au DR-1, je trouve que c'est un excellent moyen, avec le D-VII, pour débuter sur des trapanelles, car justement, ce sont des appareils qui n'ont pas ou que très peu de haubannage.
D'ailleurs, tous les novices, permettez moi d'utiliser ce terme, dans ce domaine se fixent sur les haubans, alors qu'avec un peu de méthode on arrive très bien et très vite à faire quelque chose de chouette. Je trouve que reproduire une cloison en bois ou une helice en "stratifié" est beaucoup plus complexe pour obtenir quelque chose de réaliste ... My two anciens francs

Ca me permet de rebondir sur le tuto d'Alain qui est rudement bien fichu et je t'en remercie chaleureusement

Ours_Blanc a écrit:

Sinon, retour au sujet de base et question à la c* qui suit sur ma liste : existe-t-il une marque de "référence" pour les tagazous WW I ? J'ai lu que Roden semblerait très bon en ... 1/72.
Eduard, "bien sûr"... je pense que cela sera mon prochain achat maquette, mais au 1/48.
Wingnut Wings aussi, mais le prix monte rapidement.

Je reformule la question : peut-on considérer qu'une "bonne" marque en général est également bonne pour les tagazous WW I ?  
Vous me direz "Ya pas de raison que cela ne soit pas le cas !" mais sait-on jamais...

Pour ce qui est des marques, je citerai celles qui sont dans mon stock.
D'abord Eduard qui fait de très beaux modèles au 48 et 72ème décliné en mode WE (une seule déco) en mode normal et en mode profi pack avec photodécoupe. Leurs anciennes boites sont des short run complets mais d'un montage plus complexe. Revell a reboité des modèles Eduard.
Roden se démarque aussi par des modèles très complets avec beaucoup de pièces optionnelles mais dont le montage est un tantinet plus difficile. (aux trois échelles reines)
Spécial hobby fait de bonnes maquettes qu'on qualifiera de short run et qui nécessite souvent de renforcer les collages sur champ par des tenons métalliques.  
Toujours dans le mode "short run", nous avons (et je les énonce dans un ordre d’intérêt personnel)
Blue Max pour son éventail de modèles seulement au 48ème.
Fly, qui dispose de beaux modèles peu courant en injecté. (au 48 et 72ème)
Gavia qui reboite de temps en temps du Eduard.
Karaya qui font de trop rare petits bijoux.
Flashback avec de très beaux modèles au 48 et 72ème (avec pièces en résine et photodécoupe).
Techmod pour mémoire
Aéroclub, modèles multi matériaux (dont je me débat avec son Fe2...)
Hy tech et ses maquettes "pour hommes".

Planet models et ces beaux kits résines.

Sortant du lot, mais avec une offre limité, Gaspatch models et son superbe Salmson 2A2.
Et Copper States Models qui nous sort maintenant de vrai bijoux d'avions peu vus au 48 et 32ème.
WNW qui semble t'il fait de superbes modèles au 32 exclusivement mais ce n'est pas mon échelle.

Pour le 72ème, je rajouterai Toko moules repris par Eastern Express.
A model, et Mac qui propose de belles choses.
et Choroszy avec des raretés en résine.

J'en oublie mais ce n'est pas dans mon stock.

Tittou a écrit:

Il n'ya pas d'échelle idéale pour bien commencer, que ce soit WWI ou autre. Certes les choses semblent plus faciles, de prime abord, mais les détails sont plus nombreux et il faut aller plus loin dans la finesse avec des échelles plus grandes

Je le rejoins sur ce point et rajoute que le haubanage est une phase de montage que j'aime et qu'avec un peu de méthode et de calme, c'est moins difficile que d'aligner 8 voir 12 mats d'entre plans et 4 mats de cabane.

Merci pour vos commentaires.

> Je trouve que reproduire une cloison en bois ou une helice en "stratifié" est beaucoup plus complexe pour obtenir quelque chose de réaliste

Tout à fait d'accord. J'ai vu quelques réalisations sur ce forum qui dépassent (mon) entendement !

Pour les hélices, j'avais déjà trouvé ceci :
https://www.youtube.com/watch?v=Y_dszpr5iY4
https://www.youtube.com/watch?v=ZCB4I_UNJM0

Deux façons différentes d'appréhender la chose (peinture & crayons).

Attn Alain : merci pour la liste détaillée. La solution Eduard 1/48 "W/end" va sans doute être le chemin que je vais prendre pour mes débuts. Je note que Roden est à réserver "pour plus tard".

Certes le 1/48e nécessite plus de travail dans les détails mais avec mes grosses paluches, j'ai l'impression que je m'en sortirai un peu mieux. De toutes façons, j'ai déjà deux tagazous 14/18 au 1/72e à monter donc je vais pouvoir comparer avec le 1/48e à venir.

et Alain pour le tuto

Laurent

Merci Ours blanc pour ces tutos vidéos.
D'ailleurs ci après, voici quelques techniques pour représenter les hélices.
Mais bien sur, vous aurez peut être d'autres techniques pour compléter ce post.
Pour essayer de bien représenter les hélices en bois de ces vieux coucous, il vaut mieux savoir comment elles étaient faites et quel bois était utilisé.


Un peu d’histoire…

Ces hélices étaient de véritables œuvres d'art. Essayer de les rendre belles est une sorte d'hommage à ces gens qui ont fait l'aviation.
L'hélice Eclair qui équipait certains Spad est la création d'un certain Marcel Bloch. Cet essai transformé fut le début d'une grande partie de l'histoire de l'aviation Française qui continue de nos jours avec le Rafale.
Quand je parle d’œuvre d’art, jugez plutôt : Après façonnage, l’hélice était montée verticalement sur une équilibreuse où elle devait prendre une position horizontale. Sinon, on rognait la matière. Une bonne bipale (Par exemple une « intégrale » Chauvière de 2,50 m de diamètre pesant moins de 18 kg) possédait une différence de poids entre chaque pale inférieure à deux grammes. Ensuite, l’hélice était poncée puis vernie ou laquée au pinceau (à la main). Les trous pouvaient être bouchés à l’enduit si nécessaire. Après laquage, l’hélice était de nouveau équilibrée et la tolérance permise n’était alors plus que d’un gramme entre chaque pale.


Hélice Chauvière en acajou équipant un Airco DH1 Britannique.

Chez tous les constructeurs, la technique de fabrication est la même. Une fois le tracé effectué sur un gabarit, on choisit les matériaux. Le noyer est le plus utilisé en France. Les planches dont l’épaisseur varie de 5 à 20 mm sont choisies avec soin. Le tracé fait, on découpe les lattes, qui sont assemblées par collage sous presse après séchage à la chambre chaude. L’épaisseur de l’hélice assemblée varie entre 90 et 180 mm et le nombre de lattes de 4 à 8.



Il faut bien comprendre que les différentes couches sont, au moyeu, perpendiculaires à l’axe du moteur. C’est important pour bien représenter une hélice qui alterne des couches de bois différents et donc de teintes différentes. C’est bien ça le problème majeur car, par exemple, une Axial de chasseur Allemand au 48ème fait 3mm d’épaisseur et représenter 5, 6 couches différentes dans cet espace est un tantinet ardu.



Sur cette hélice Heine ci-dessus, on peut constater que l’extrados (en haut) et l’intrados (au milieu) n’offre pas les mêmes dessins de couches de bois. C’est le résultat de la flèche du bord d’attaque, visible sur la vue de profil (en bas) alors que le bord de fuite est rectiligne.


Jusqu’en 1 910, les constructeurs d’avions se débrouillaient pour faire eux même leur hélice. Après, avec l’essor de l’aéroplane, de nouveaux métiers périphériques spécifiques voient le jour (héliciers, motoristes,  etc. …).
En  France, et ce dès 1908, la soufflerie de Mr Gustave Eiffel donne une avance considérable aux héliciers Français sur la concurrence étrangère.
Une hélice est une véritable « voilure tournante ». Elle possède comme une aile, un bord d’attaque, un bord de fuite et un angle d’incidence (qui définit son pas).
Pour la France on compte une dizaine d’héliciers.
Un Caudron G3 pourra être gréée, suivant la motorisation et la fonction de l’appareil soit d’une Régy (de 2,10 m, 2,50 m ou 2,60 m), d’une Chauvière (2,50 m ou 2,60 m), d’une Ratmanoff (2,60 m), d’une Grémont (2,50 m ou 2,60 m), d’une Eclair (2,58 m), d’une Georges (2,60 m), d’une Mercure (2,50 m) ou encore d’une Levasseur (2,60 m).
Pour mémoire, on peut rajouter les deux autres héliciers Français Gallia et Ratier.

Le site : http://www.woodenpropeller.com/ est une mine de renseignements.

Pour imager le propos, j'ai en ai tiré une image



S'il y a plein de copeaux par terre, vous pouvez remarquer qu'ils portent tous la cravatte. Grande classe!
Vous remarquerez aussi la manière de coller des couches de bois succéssives avant façonnage à la main.

Vous trouverez aussi une belle galerie de portrait d'hélice ici : http://www.woodenpropeller.com/Photo_Gallery.html

Suit une autre image tiré de ce site.



Le bois utilisé était un bois dense et dur et dépendait un peu des fabriquants et des nations.

Les Anglais utilisait essentiellement de l'acajou.
Les Américains  et les Français utilisait l'acajou, le noyer ou le chêne. Les Français utilisait aussi le Cormier, un bois plus dense encore que le chène et d'un grain très fin. Le bois de cet arbre à croissance lente est connu des plus anciens parmi nous qui ont eu entre les mains des règles et equerres en bois.
Les hélices Françaises sont peut être les plus faciles à représenter car elles étaient en effet recouverte d’une laque (Tonkilaque) opaque de couleur brun rouge à noire.



Pour imager, voici une hélice de Camel au 48ème.
L'hélice a reçu une couche acajou prince august et retravaillé à l'huile pour simuler les différentes couches.



Pour les hélice Allemandes, blocus maritime oblige, point d'acajou.
Les hélices en laméllé-collé étaient faites par bon nombre de fabriquants avec deux bois différents. Axial par exemple qui équipait la plupart des Fokkers Dr1, D VII et D VIII, utilisait un bois dur comme le noyer et un bois tendre, le tilleul, qui amenait de la légereté à l'ensemble.



Pour rendre bien compte des différentes couches, rien de tel qu'un bon masquage en règle. Fastidieux mais efficace. Il faut bien entendu faire coïncider les bandelettes caches sur les deux faces de l'hélice.

Voilà le résultat après démasquage et un voile de verni teinté de jaune - orangé pour une hélice de Fokker Dr1.



Pour les hélices d'albatros (ou autres), la méthode à main levée et à l'huile est assez efficace. Le temps de séchage long de ce médium permet de revenir sur l'ouvrage afin de tirer la peinture avec une brosse. (voir de tout effacer et de recommencer si l'on n'est pas satisfait...)



A noter qu'Eduard propose des décals dans la boite dual combo dédié au D VII... pas essayé;
Il existe bien d'autres méthodes (lues dans la presse spécialisé) mais pas testées non plus.

Ci-dessous voici le Tuto de Nico. Alias Sokibob qui nous propose sa version à l’acrylique et au pinceau.

Ailleurs, (et avec son autorisation) sokibob a écrit:

Hello, voici ma technique pour peindre une hélice en lamellé-collé au 1/48

On commence par nettoyer, dégraisser et passer une sous-couche blanche à l'aéro ou en bombe (Skull White de Citadel) :
Puis une couche de beige acrylique à l'aéro de préférence :



Ensuite avec du marron plus foncé (la teinte exacte dépend du rendu final qu'on veut avoir), toujours à l'acrylique, on réalise un premier jet des épaisseurs.  Là bien sûr on est passé au pinceau fin à longs poils. Pour faciliter le passage du pinceau, la couleur est allongée avec du retardateur.:



On finalise. Le bois le plus foncé représentant le bois le plus dur. Chaque côté est traité séparément, de manière à être le plus symétrique possible entre l'avant et l'arrière de la pale, ainsi qu'avec son opposé de l'autre côté de l'axe de rotation:





Le but est d'arriver à pouvoir voir les différentes épaisseurs de manière régulière sur la tranche de l'hélice, à la fois sur la longueur et sur l'axe du « bois » :



La peinture acrylique est alors légèrement poncée.
Puis on y va avec de la peinture à l'huile pour encore prononcer les veines. Terres d'hombres, blanc, jaune de Naples.... bref, on y va au feeling :



Puis une fois la peinture bien sèche, on « klire » le tout.

Une fois le Klir bien sec, on pose les décals puis on les scelle dans une autre couche de klir. C'est fini !



Voilà, j'espère que j'ai été clair !

Pour faire cette hélice au 1/48ème, j'ai mis environ 5 heures.

Vous pouvez mettre à la suite vos trucs et astuces à la suite et je rajouterai en deuxième partie quelques trucs pour faire une hélice en vrai bois.
A plus
Alain

pour ce tuto sur les hélices.

Super Alain...

Un grand merci pour ce superbe exposé.